Le choix de la discipline positive

Elle repose sur 8 points que je vais tenter de vous exposer le plus brièvement possible:

  1. Le temps de pause

Nous le savons tous, le plus souvent il est inutile d’aller à la confrontation directe et d’exiger coûte que coûte qu’un élève nous obéisse ou s’exécute sur le champs. Aussi, lorsqu’un conflit éclate il vaut mieux temporiser, laisser retomber la pression, reporter une décision qui pourrait être excessive sous le coup de l’énervement. Retenir surtout qu’il n’y a jamais urgence à sévir (sauf dans le cas d’une mise en danger) et qu’il vaut mieux consulter un collègue, un ami ou son conjoint pour mesurer sa décision ou son action.

2. Être bienveillant et ferme
Là aussi inutile d’épiloguer mais petit rappel des « évidences ». Un enfant reste un enfant et surtout un être humain avant tout. Que vous soyez son parent ou son enseignant vous êtes en mission d’éducation et vous vous devez de porter sur lui un regard bienveillant pour l’encourager et le soutenir. Si on l’écoutait, un enfant négocierait tout,tout le temps. Il faut un temps suffisant d’écoute de ses envies. Mais il faut aussi poser « le cadre », structurer les limites et s’il l’on cède sur un point, exiger un juste retour en terme de respect des limites. L’essentiel de la discipline positive demeurant de trouver un terrain d’entente où chacun voit ses attentes prises en compte.

  3. Dialoguer
Quoi de pire qu’un enfant qui s’enferme et dont on ne tire plus rien ?  Il faut parvenir à instaurer une écoute active mutuelle des émotions, des ressentis, des incompréhensions pour mieux parfaire la communication enfant / adulte. Un enfant qui se sent bien et en confiance sera plus à même de progresser même sur ses « errements comportementaux »

4. Que la sanction soit juste et mesurée: la conséquence logique
Cela peut-être un exercice périlleux! La conséquence logique est une décision d’adulte par rapport à un comportement d’enfant. Elle doit s’appuyer sur 4 points que nous négligeons parfois car nous réagissons dans l’instant:

  • Elle est liée au comportement

  • Respectueuse de l’être qui est devant nous (ni humiliation, ni dévalorisation, ni culpabilisation) en évitant soigneusement les formules toutes faîtes qui sortent parfois comme des lames de rasoir (« Tu le fait exprès ou quoi? », « C’est toujours la même chose! » ,  « Tu ne changeras jamais! »)

  • Elle doit être raisonnable (on ne prive pas un enfant pour qu’il comprenne, on ne l’incendie pas devant les autres…)

  • Elle doit être annoncée au préalable (toute sanction est la conséquence finale d’un ou plusieurs actes relevés, l’élève doit être prévenu du risque imminent de sanction)


   5. La réparation
Après toute punition ou sanction il doit être proposé à l’enfant de pouvoir réparer son erreur. Cette réparation a pour but de faire mesurer par l’élève, la conséquence de son acte. Nombreuses sont les fois, malheureusement, où la punition est vue comme une réparation. De simples lignes à écrire ou la privation de telle ou telle chose ne suffisent pas. Je prends l’exemple d’un enfant qui se serait battu dans la cour. Le priver de récréation n’est absolument pas une réparation. C’est une punition. En revanche lui demander durant la prochaine récréation de s’occuper d’élèves plus jeunes en animant un jeu pour eux est une réparation. Pour réparer ma mauvaise action je vais en produire une positive.

6. Savoir discerner les besoins et attentes des enfants.
Derrière un comportement aussi odieux ou irrespectueux soit-il se cache un besoin de l’enfant. Les élèves très indisciplinés le sont souvent pour attirer l’attention sur eux, que ce soit celle des camarades ou celle des adultes. Certains élèves cherchent aussi à tester l’autorité, s’y confronter car ils rencontrent ces mêmes soucis à la maison où existent peut-être des autorités divergentes entre les parents. La discipline positive implique de faire preuve de discernement, d’objectivité et chercher à faire formuler les raisons de ses actes à chaque enfant.

   7.  Savoir encourager, valoriser les enfants
Nous l’avons pour beaucoup souvent entrepris dans nos classes. Quelle meilleure solution à un comportement déviant que de responsabiliser l’élève, lui accorder notre confiance et un rôle au sein du groupe? Beaucoup d’enseignants peinent à trouver un vocabulaire qui soit positif, encourageant sans devenir condescendant. La discipline positive implique d’encourager, de valoriser et donner confiance à nos élèves par des formules aussi positives que « tu peux être fier de toi », « Tu as fait un sacré effort »,  « tu grandis » , « tu m’épates » !

8.  Temps dédié
Ce point est très difficile pour nous, enseignants. En effet,  il s’agit d’offrir à chaque élève qui en aurait besoin, un temps de dialogue individuel. Ce que nous ne pouvons pas toujours réaliser. Or ce temps dédié qui n’appartient qu’à un élève et vous-même est un formidable moment d’éducation. C’est la preuve que vous reconnaissez à votre élève une place au sein du groupe, une existence en tant qu’unité. La solution que j’ai trouvé, c’est de consacré des moments courts mais opportuns à mes élèves, comme lors des déplacement à pied avec la classe, dans le bus (je m’essaie à côté d’un élève), entre 8H30 (les élèves arrivent) et 8H45 (début des cours) je fais venir un élève à mon bureau.
J’espère vous avoir donné envie de développer cette discipline positive …
 
Pour aller plus loin, je vous invite à lire cette webographie non exhaustive: